En Haïti, le taux net de scolarisation se situe à environ 60%. Le manque de ressources, tant au niveau des familles qu’au niveau de l’Etat, prive ainsi de nombreux enfants de leur droit à l’éducation: environ 375 000 enfants entre 6 et 11 ans, soit un tiers de ce groupe d’âge, ne sont pas scolarisés. Les enfants qui vivent en milieu rural sont les plus touchés.
Aujourd’hui, la scolarisation des enfants en Haïti se heurte à plusieurs obstacles:
Un système éducatif onéreux
En dépit du principe de gratuité de l’école inscrit dans la Constitution Nationale, les familles sont soumises à des frais de scolarité pour que leurs enfants accèdent à l’école (80% des écoles sont privées). Ces frais représentent une dépense énorme pour la plupart des familles haïtiennes. Aujourd’hui, les frais de scolarité annuels moyens s’élèvent à 75 dollars (environ 60 euros). Une somme considérable pour les familles, dans un pays où le revenu national brut par an et par habitant s’élève à 560 dollars (environ 430 euros).
La majorité des écoles gratuites sont en milieu urbain
Se rendre à l’école publique, distante de plusieurs kilomètres, est un vrai défi pour les enfants haïtiens habitant à la campagne. En effet, ils doivent souvent parcourir à pied cette distance.
De ce fait, de nombreux enfants et surtout les plus jeunes (manque d’autonomie oblige) ne sont pas scolarisés.
La faible performance du système scolaire
L’accès tardif des jeunes haïtiens à l’école, également expliqué par le manque de ressources, n’est pas neutre sur la performance du système. Les taux d’abandon et de redoublement restent à des niveaux élevés. D’autre part, la durée de vie scolaire d’un enfant est en moyenne de 3 ans et 9 mois, ce qui est nettement insuffisant pour lui garantir une éducation satisfaisante. Enfin, seuls 15% des enseignants engagés ont le profil académique requis pour enseigner.
Ainsi, la pauvreté et la marginalisation font qu’un grand nombre d’enfants et d’adolescents haïtiens ne peuvent aller à l’école.
Les frais de scolarité représentent au moins 15% des revenus d’un haïtien moyen.